10/01/2010

Non, la vaccination ne relève pas d'un principe de précaution; elle relève de la prévention

Depuis quelques jours, médias et politiques se font l'écho d'une contre vérité. Les décisions du gouvernement en matière de gestion de l'épidémie de grippe A seraient à mettre sur le compte de l'appication d'un principe de précaution

cf journal le Monde du 9 janvier  , réponse de François Ewald, philosophe  à la question: Jugez-vous excessive la gestion de la crise de la grippe A par le gouvernement ?

Mais le principe de précaution est en soi-même excessif ! Il commande de donner le plus grand poids au plus petit risque. Il oblige à exagérer la menace. On ne peut pas faire le reproche à Mme Bachelot d'avoir engagé une démarche de précaution, notamment au début de la crise : les informations en provenance de l'Organisation mondiale de la santé étaient très alarmistes. Vient ensuite, logiquement, la phase de la déception. Le temps passe. On découvre que les choses ne sont pas comme on les avait imaginées. Il faut alors s'adapter. C'est ce que tente de faire, sous des critiques qui ne sont pas toujours honnêtes, Mme Bachelot. Il faut bien voir que, dans une conjoncture de précaution, les politiques ne gèrent pas seulement le risque objectif, difficile à établir scientifiquement en raison du manque de connaissances, mais aussi le risque subjectif, créé par l'imaginaire collectif autour de la menace. La dimension de la communication, la gestion des craintes absorbent la gestion du risque "réel". Les communicateurs prennent les choses en main et les politiques sont liés.

Double Rappel : Outre le fait que le principe de précaution n'a pas été étendu au domaine de la santé lorsqu'il fut érigé en principe constitutionnel appliquable aux questions environnementales, il convient de rappeler que la vaccination relève de la prévention d'un risque identifé et non de la précaution réservée aux incertitudes scientifiques. Si le principe de précaution devait être applicable au domaine de la santé, la recherche médicale serait rendue à peu près impossible.

Que les conseillers du ministère de la santé aient été induits en erreur par les pressions OMS, aient mal évalué le risque et que nos gouvernants soient restés traumatisés par l'effet sang contaminé et canicule, qui n'ont rien à voir, dans le raisonnement, avec l'épisode grippe A, est probable, mais en aucun cas, cela ne devrait servir d'alibi pour tordre le coup à un principe désormais adopté par l'Afsset en cas d'incertitude scientifique en environnement, principe qui protège les populations de risques nouveaux et difficiles à évaluer  trop souvent sous estimés et sous évalués par ceux qui en tirent profit.

Le 12 janvier 2010 - 11:40 Sabine PEROUSE a dit :

Merci pour ces commentaires pertinents et pour le rappel des limites de ce fameux principe.
Aux "pressions de l'OMS", on pourrait peut-être ajouter celles des laboratoires fabricants les fameux vaccins?
Avez-vous la possibilité de faire des investigations dans ce sens?
Très cordialement et bravo pour votre combat.

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