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Le LIEN met à l'honneur six établissements pour une éthique de la lutte

A l'occasion de ces journées, le LIEN a mis à l'honneur des établissements de santé remarqués par ses membres pour des actions simples mais exemplaires.

Nous savons que tous les établissements de santé font de grands efforts pour lutter contre les infections nosocomiales. De nombreux établissements, de nombreuses équipes de soins, de nombreux professionnels méritent d'être à l'honneur.   Il nous a fallu choisir et nos choix se sont portés sur des établissements reconnus par nos membres comme des établissements engagés plus que d'autres dans des actions de terrain, non pas spectaculaires, mais inscrites dans la durée, témoignant à la fois d'une éthique de la responsabilité et de la fierté de leur métier,  donnant un sens au mot « soigner » dans l’exercice quotidien de leur profession.

Les choix du LIEN

Un établissement public de santé : Le Centre Hospitalier de Montluçon a été choisi pour l'exemplarité d'un hôpital sans bijou, en ce qui concerne les personnels de soins et les bijoux de mains, bagues, bracelets, montres.  Nous avons cherché longtemps un hôpital qui mérite cette récompense. Ce fut long et difficile. Le bijou reste un attribut qui colle à la peau, porteur de multiples sens. Comment s’en défaire quand on soigne?  une pédagogie sans relâche, en perpétuel mouvement, nous raconte une équipe harmonieuse, engagée, convaincue, créative, heureuse d'animer cette mission, placée sous la responsabilité d’un médecin réanimateur, Robert Chausset, Président du CLIN, d’une praticienne hospitalière en pharmacie,  Carole RIMPICI, d’une responsable qualité, Pascale CHAMPAGNOL et avec l’active participation d’une équipe opérationnelle d’hygiène. Directrice : Joëlle GERIGNIER

Une EHPAD :  La Résidence l'Accueil, EHPAD à Vauvert (Gard) pour son programme de formation à l'hygiène par e-learning à l'attention de toutes les catégories de personnel. Nous savons combien la lutte dépend de l'engagement en formation de chaque établissement. Cette formation doit concerner tout le monde. Les personnes âgées sont exposées plus que les autres aux risques infectieux et elles résident dans de nombreux établissements isolés, des établissements où le personnel ne peut partir en formation soit parce que c'est trop loin de leur domicile soit pour des raisons de budget formation trop réduits dans une petite institution. La Résidencede Vauvert, petit établissement, a su innover, utiliser les nouvelles technologies, former sur place l'ensemble du personnel à l'hygiène et changer les pratiques pour un résultat bénéfique pour tous, les personnes âgées, le personnel et l’institution.  Responsable : Valérie DEY PEYRIERE 

Un établissement de santé privé à but lucratif :  La Clinique Maussin-Nollet ( groupe Générale de Santé)

(Paris XIXè) a été choisie pour la qualité d'un programme spécifique relatif à la surveillance des infections sur les prothèses, programme mis en place il y a plusieurs années. Alors que certains établissements en France ne surveillent toujours pas leurs infections du site opératoire, depuis plusieurs années le Dr Ludovic Richard orthopédiste, président de CLIN,  suit pendant plusieurs mois ses patients opérés porteurs de prothèses. Et en cas d'alerte, depuis longtemps, bien avant les autres,  il a su développer une démarche de coopération avec un collègue spécialisé dans les infections ostéo-articulaires graves exerçant dans un établissement plus important et tout  proche du sien. Suivre ses patients opérés,  savoir faire appel à temps à un confrère en cas de besoin, ne pas capter son patient au risque de lui faire perdre une chance, sont des attentions qui témoignent de son engagement dans la sécurité des patients, du respect qu’il leur porte et d’une éthique qui nous parle.

Un établissement de santé privé à but non lucratif : Le groupe hospitalier Paris –Saint Joseph  (Paris XV) pratique depuis plusieurs années un dépistage de SARM, staphylococcus aureus résistant à la méticilline,  par un test rapide, sur les patients admis dans des disciplines considérées  à risque (réanimation, diabétologie, chirurgie vasculaire par exemple). Aujourd’hui ce test est de pratique plus courante dans bon nombre d’autres établissements.  Dans cet établissement, le test a été mis en place il y a plus de 5 ans, avec une équipe très engagée dans la lutte. Ces pionniers étaient Jean Carlet, médecin réanimateur responsable du CLIN,  Jean Claude N'Guyen bactériologiste, Annie Chalfine, médecin hygiéniste, et l’équipe de direction qui a accompagné la démarche budgétairement , Yves Barrault, directeur  et Anne Laurin Inizan, directrice adjointe, membre actif du CLIN. Aujourd’hui Jérôme Loriau, président du CLIN, chirurgien viscéraliste, conduit la démarche avec son équipe et le soutien de la direction. C'est Antoine, victime d'une de ces infections graves qui a remis le trophée. Un moment d'émition.  Directeur : M. Jean-Patrick LAJONCHERE

et deux prix spéciaux ont été attribués, l’un pour l’engagement d’un établissement dans le développement durable, l’autre pour l’engagement de toute un carrière dans la lutte contre les infections nosocomiales osseuses graves.

Le Centre de dialyse du Béarn (Aressy) près de Pau (64) mis à l’honneur pour un engagement exceptionnel dans le développement durable. Ce modèle de mise en place de stratégies de développement durable mesure déjà les résultats sur la santé et le bien-être de ses patients grâce à sa « démarche Greenlight » (label de la Communauté européenne). Cet établissement a cherché des solutions pour réduire les émissions polluantes, réduire sa consommation énergétique, et aussi offrir au personnel un cadre de travail confortable, ergonomique, en lumière naturelle le jour et à climatisé sans technologie, par ventilation. qui a fait ses preuves pendant la canicule. « Nous économisons 16 tonnes de CO2 par an et notre turn-over est de 0% », déclare le directeur José Lalanne. A Aressy, le suivi au niveau des patients ne révèle « aucune infection depuis le nouveau bâtiment, pas d’agressivité, moins de stress, donc moins de prise de médicaments, grâce notamment aux vues sur le parc » ou sur les patios végétalisés. Le directeur n’a pas hésité a demandé au CCLIN de sa région, il y a quelques années, un audit du risque infectieux. Et depuis l’ouverture de cet établissement « vert », aucun turn over du personnel. Il nous montre le chemin. Bravo.  Directeur d’établissement : José Lalanne

Le prix spécial du LIEN a été décerné au Dr Patrick Mamoudy, chef du service de chirurgie orthopédique à l’hôpital de  la Croix Saint-Simon , Paris et à son équipe pour leur action dans la lutte contre les affections nosocomiales depuis des années. Ce prix spécial est destiné à mettre à l’honneur Patrick Mamoudy et toute son équipe. Spécialiste de la pose de prothèses de la hanche et du genou, le Dr Mamoudy  s’est intéressé au traitement des infections ostéo-articulaires particulièrement complexes dès 1983, lors de son arrivée à l’hôpital de la Croix Saint Simon. A ses côtés, Nicole Desplaces, chef de service au  laboratoire de biologie ; elle l’accompagne depuis le début dans la lutte contre les infections osseuses graves et très émue de cette reconnaissance bien méritée. Ce service est aujourd'hui responsable de l'un des deux  centres de référence parisiens  pour la prise en charge des infections osseuses complexes et graves. L’autre centre est sous la responsabilité du Professeur Alain Lortat-Jacob à l’AP-HP, grand spécialiste lui aussi de ces infections graves. (8 centres de référence ont été mis en place par Mme La ministre en 2008, repartis sur toute la France dont 2 pour l’Ile de France). Le prix a été remis à Patrick Mamoudy par Béatrice Ceretti, peintre et auteur de Ils m'ont contaminée , Le scandale des infections nosocomiales – Ed L’Archipel-2004. Béatrice a remis l’une de ses œuvres à Patrick Mamoudy, un tableau très doux et très touchant racontant l'amour une mère et son enfant. Un autre moment d’émotion partagé Directeur du Groupe Hospitalier Diaconnesses / Croix Saint-Simon (Paris) Philippe PUCHEU