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La sécurité des patients, l’affaire des professionnels ET des patients
Un infirmière nous questionne février 2008 : « Bonjour, je suis infirmière dans un service d' un hôpital public. Depuis un an, nous luttons contre le SARM. Le professeur du service décide, enfin, de fermer le service, pour un nettoyage complet. Chacun d' entre nous a choisit ou non, d' être écouvillonné, à la recherche du germe. Notre médecine de travail assure qu' il n' y a pas de contre- indication ( sauf celle de travailler dans les services de maternité, oncologie, hémato). Il nous faudra alors porter un masque.
Je m' étonne, compte- tenu des " ravages" de ce germe chez les patients immuno- déprimés que la recherche du SARM chez le personnel soignant, ne soit pas obligatoire et qu' on nous laisse la possibilité de le véhiculer dans d' autres services de l' hôpital.
Sans quelle mesure nous pouvons travailler dans d' autres services en étant susceptible d' être " porteur sain" ?
Merci de votre réponse que j’attends avec impatience puisqu' on commence à prendre nos fonctions au pool de l’hôpital dès lundi prochain. »
Réponse d’un médecin, membre de notre conseil scientifique :
Il faut différencier deux situations : La médecine de prévention des personnels dite "du travail" et la sécurité des soins.
Sur le plan du médecin du travail. Il n'y a aucune restriction à exercer sur le plan de la sécurité de l'employé pour un IDE porteur sain d'un germe habituel de sa flore ORL, ce qui est le cas du SA qu'il soit RM ou non. Porteur sain signifie que la bête fait partie de sa flore de façon totalement inoffensive. Donc pas d'indication pour le médecin du travail à recommander une restriction.
En revanche, sur le plan de la sécurité des soins, donc de la vie des patients (ce truc qui empoisonne le confort douillet des directeurs) là, le risque est majeur. Tout le monde sait que certains personnels soignants sont potentiellement ou réellement (ce qui est pire) porteurs de SARM et parfois pour économiser les quelques sous d'un intérim on les envoie contaminer d'autres services..... et les patients qui sont dedans. Le sang contaminé, à côté a fait beaucoup moins de victimes.
Mais hélas ! il n'y a pas de médecin chargé d'autoriser ou interrompre des situations de travail dangereuses pour les patients. La décision est du ressort du directeur »
Le commentaire de la présidente du LIEN : Force est de constater, à travers cette situation, une fois de plus le peu d’intérêt de certains directeurs d’établissement public pour la vie des patients. Après leur formation à l’école de Rennes, c’est alors la course à la carrière pour terminer directeur de CHU. Pourquoi pas ? mais sous condition que leur carrière progresse sur des résultats positifs quant à leur bonne gestion de la sécurité des patients. Le système les encourage au contraire et nous en voulons pour preuve la promotion professionnelle donnée à des directeurs qui ont de mauvais résultats de certification ou de mauvais résultats affichés sur les tableaux de bord des infections nosocomiales. Pire un directeur ou une directrice d’établissement de soins peut être promu dans l’année qui suit sa condamnation pénale bien que la condamnation soit liée à la sécurité des patients. Ce fut le cas récent d’une directrice de l’AP-HP alors même qu’elle venait d’être condamnée ( tribunal correctionnel de Paris – jugement du 3 septembre 2003) à 5 mois d'emprisonnement avec sursis, et 2 000 euros d'amende, pour mise en danger délibérée de la personne d’autrui, poursuivie en justice suite au décès d’un jeune enfant. Pour une fois, la justice n’avait pas condamné le seul lampiste; elle a reconnu les carences de personnel de direction qui, après un accident grave avec décès de la victime, laisse prospérer plusieurs mois une organisation défaillante et ce, en toute connaissance de cause. Cette promotion nous laisse perplexe. Mais tout ceci est facilité par un système qui ne valorise pas assez ceux qui travaillent bien et n’évalue pas correctement les organisations en regard de la sécurité des patients.
Selon le rapport 2007 OMS, alliance mondiale pour la sécurité des patients, un patient sur 10 est concerné par une erreur médicale. Les grandes causes d’accident médical sont connues. Si nous exceptons les aléas thérapeutiques et les erreurs non fautives, nous savons que ce sont les défaillances du circuit de prescriptions, les défauts de transmissions lors de transferts, les glissements de tâches et le non respect des bonnes pratiques notamment en matière de règles d’hygiène, qui constituent la majeure partie des causes de décès par accident médical. Il suffirait d’un peu de courage aux directeurs et directrices d’établissement, et non pas d’argent supplémentaire, pour que diminue considérablement le nombre de victimes hospitalières.
Le LIEN insiste depuis plusieurs années sur la nécessité de réformer la formation des directeurs, ainsi que le propose notre ministre actuelle Mme Roselyne Bachelot-Narquin.
Le LIEN demande de mettre la sécurité des patients au premier plan de l’enseignement de l’école de Rennes, et d’en faire un critère de promotion professionnelle, afin garder son premier sens à la mission des établissements dits"de santé".
La sécurité des patients est, juridiquement, sous la responsabilité des directeurs d’établissement, ce qui leur donne, in fine, le statut de vrais responsables de la gestion des risques.
Le médecin du travail n’est pas compétent pour la sécurité des patients, ni le CHS-CT. C’est pourquoi, le LIEN demande que chaque établissement soit doté d’une direction de la sécurité des patients, disposant d’un service d’audit indépendant, et d’un comité de sécurité–patients disposant des mêmes prérogatives envers la sécurité des patients que celles du CHS-CT envers la sécurité des personnels. Les patients ont droit au moins aux mêmes attentions que les personnels.
Et pourquoi pas, une direction de la sécurité des patients, avec une représentation à part entière des patients, placée auprès du ministre de la santé ou du directeur de la HAS?
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je regrette un peu que le CLIN et la Cellule Opérationnelle du CLIN ne soient pas mentionnés ; je crois qu'il faudrait aussi redonner un peu une dimenssion à ces organismes et une reconnaissance au CLIN dont les directions et CME n'ont rien à faire et pourtant souvent ils se remuent mais n'ont pas toujours l'autorité qu'il faudrait...car le président de la CME n'y met pas les pieds ce qui est dommage, et globalement peu de médecins viennent régulièrement au CLIN; ne pourrait on envisager de le reconsidérer ??? en sachant que les représentants des usagers y siègent.
en plus peu d'établissement ont le même fonctionnement par rapport à ces structures...APHP et hors AP et privé...