28/10/2009

La calomnie court toujours, elle est en politique moins gênante que la vérité.

Contamination par échographie vaginale :

Anne est une femme, qui comme toutes les femmes de son âge, rend très régulièremnt visite à son gynécologue. Il lui prescrivit  voici 5 ans, une échographie vaginale.

Jusqu'à cette échographie, ses frottis étaient tous négatifs. Veuve et n'ayant plus de relations sexuelles, qu'elle ne fut pas sa surprise de découvrir un jour qu'elle était contaminée par un papillomavirus. Elle revit le radiologue qui lui avait fait l'examen, il reconnut verbalement sa responsabilité, ne pratiquant ni décontamination entre deux patientes comme le préconisaient les bonnes pratiques de l'époque, ni gaine de protection? Comme beaucoup de ses collègues, un coup de chiffonnette faisait l'affaire.

mais par écrit, il nia sa responsabilité. Anne va donc porter son affaire en justice.

Mais il lui sera difficile de faire reconnaître le lien entre l'infection dont elle est victime et l'examen échographique. Comment attester son absence de relations sexuelles ? de plus,  on argue généralement que l'incubation PMV peut-être longue alors cette contamination ne serait-elle pas antérieure ...

reconnaissance difficile oui, car   il  n’est pas possible de distinguer une contamination par voie sexuelle d’une contamination médicale, ce sont les mêmes micro organismes.

C’est bien là, ce qui permet à certains praticiens de l'écho vaginale de se sentir intouchables, et  irresponsables et qui les autorise à pratiquer sans décontaminer leur sonde entre deux patientes. Impunité garantie.

Le constat étant fait du non respect de la procédure de décontamination préconisée,  le Haut conseil de la santé publique valida fin 2007 une procédure alternative de désinfection moins contraignante, et ceci,  sans étude scientifique valable à l’appui, procédure plus facile à appliquer qu'une décontamination par trempage jusque là préconisée et mal ou pas appliquée .

Mais le constat des carences de désinfection par les praticiens ne saurait à lui seul justifier d’un changement de procédure sans validation scientifique lorsqu’il s’agit d’enjeux de santé publique et de sécurité des patientes.

Et le motif  qu’un vagin n’est pas stérile ne saurait justifier l'absence de désinfection de la sonde d'échographie  entre deux patientes ; pour mémoire, historiquement, avec un raisonnement analogue, de nombreux patients sont décédés des carences de désinfection des fibroscopes il y a 30 ans, car se répandait un discours identique, «  la bouche n’est pas stérile » alors les fibroscopes n’ont pas besoin d’être stériles ! Beaucoup de patients ont payé de leur vie une telle turpitude scientifique ; des liens ont pu être faits entre décès et contamination lors de l’examen (souvent VHC) et aujourd’hui la désinfection des fibroscopes entre deux patients fait l’objet de mesures strictes, de traçabilité et de contrôle.

La demande du LIEN auprès des responsables politiques était double :

-  valider scientifiquement l'efficacité de la méthode préconisée par le HCSP

- mettre en place un contrôle des pratiques

Quoi de plus normal quand 2 millions d'examens endocavitaires par an sont concernés.

N'étant pas entendu par les autorités, le LIEN alerta l'opinion publique, un compromis a été établi lors d'une réunion au cabinet de la ministre de la santé, en date du 12 novembre 2008, aux termes duquel le ministère s'engageait à mettre en route une étude validant la procédure recommandée par le HCSP.

 

Le LIEN précise qu’il n’y a jamais eu de malentendu et que la demande d’étude acceptée lors d’une réunion au cabinet ministériel en date du 12 novembre 2008, avait été  approuvée à l’unanimité des membres présents notamment des membres du cabinet de la ministre. Engagement non tenu à ce jour.

 

La rumeur qui consiste à discréditer le LIEN, et avec lui ses soutiens parmi lesqels des médecins, biologistes, praticiens et associations de patients, au motif qu'ils seraient à la solde des entreprises de la désinfection, et seraient animés d'objectifs mercantiles, n’est pas une réponse scientifique, et nous laisse penser comme l’écrivait Charles Péguy dans les Cahiers de la quinzaine  « La calomnie est en politique moins gênante que la vérité. »

In fine, l'échographie endocavitaire étant un business prospère, on se demande qui couvre qui ? Où sont les intérêts mercantiles ?  Les loups ne se mangent pas entre eux dit-on.

Le LIEN maitient son exigence d'études, ces études promises en novembre 2008, deviennent urgentes et le LIEN maitient sa demande de contrôle des pratiques, non moins urgent en médecine de ville comme en médecine hospitalière.  et invite chaque femme contaminée par le papillomavirus à se poser la question de savoir si elle a subi une échographie endocavitaire avant cette contamination.Attention, autre diffciculté, la durée d'incubation du PMV n'est pas connue.

 

 

Face à l’extension des risques infectieux en gynécologie, face au développement des actes d'échographies endocavitaires, sans contrôle de leur justification, le LIEN demande que soient maintenues le meilleur niveau possible  de désinfection des matériels gynécologiques notamment des spéculums et sondes d’échographies à usage interne par voie vaginale, que les bonnes pratiques soient garanties et contrôlées en médecine de ville comme en médecine hospitalières, et que le risque infectieux soit évalué pour toute nouvelle procédure ou technique proposée, y compris industrielle.

 

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