22/01/2009

Lutte contre les infections nosocomiales - Primum non nocere

Présentés hier lors d'une conférence de presse de la ministre de la santé, les résultats des tableaux de bord des indicateurs de la lutte contre les infections nosocomiales, sont encourageants;  des établissements mal classés hier sont auourd'hui dans les meilleurs ( cf. l'express de ce jour). Les mauvais élèves sont ceux qui ne surveillent pas leurs infections post-chirurgicales appelées ISO ( infections du site opératoire). 163 établissements ne les surveilleraient pas dont 45 établissements publics.

Roselyne Bachelot-Narquin a aussi présenté le plan pluriannuel de lutte 2009-2012 contre les infections liées aux soins;ce nouveau plan va élargir la lutte contre les infections dites nosocomiales aux infections associées aux soins, c'est à dire prendre en compte le parcours du patient, notamment la médecine de ville. Ce fut l'un des voeux des Etats généraux de 2007.

Reste à savoir comment sera évalué le risque infectieux en médecine de ville.  Il y a grand besoin d'évaluation des pratiques en hygiène de ce secteur, si l'on considère comme exacts, les propos tenus hier par un représentant du Haut conseil de la santé publique;  lors d'une question de journaliste sur la désinfection des sondes d'échographie interne ( vaginale surtout, mais aussi rectale et transoesophagienne cardiaque);  ce représentant a affirmé que, sans la nouvelle procédure recommandée par le Haut conseil ( gaine + passage de lingette désinfectante),  certains médecins de ville ne font actuellement  aucune désinfection entre deux patients " rien de fait"(sic).Selon lui, les recommandations du HCSP permettent "d'augmenter le niveau de protection par rapport à la situation actuelle", où souvent aucune désinfection du tout n'est réalisée ou sinon un simple préservatif est utilisé.
Une affirmation très inquiétante qui devrait au moins interpeller l'assurance maladie. Il serait inéxact de dire que dans la situation actuelle il n'y a pas de règles. La règle qui s'applique est celle qui s'applique à tout dispositif en contact avec des muqueuses, c'est à dire une désinfection qui ne laisse ni bactérie, ni virus, ni champignon. Comment se fait-il que les autorisation d'exercer cette discipline et de facturer des actes aux assuré(e)s sociaux ne soit pas assortie pour les praticiens d'une obligation de respect du niveau de de désinfection requis entre deux patients.

et le représentant de conclure :les professionnels pourraient avoir tendance à arrêter de réaliser des examens avec des sondes d'échographie endocavitaire si on leur impose de les désinfecter avec une technique "trop lourde".

La question des patients n'est pas de savoir si la procédure est simple ou trop lourde, mais de savoir si elle offre des garanties de sécurité infectieuse suffisante au patient. C'est pourquoi, Le LIEN insiste pour que toute nouvelle procédure de désinfection préconisée par les sociétés savantes fassent l'objet d'études fiables c'est à dire publiables et publiées. C'est normalement une règle en médecine. Pour mémoire, selon une classification internationale, la désinfection d'un dispositif en contact avec des muqueuses doit être de niveau dit "intermédiaire". ( destruction des bactéries, champignons et certains virus notamment de type papillomavirus). En outre,  ce qui est valable pour la désinfection des sondes d'échographies internes, l'est aussi pour les spéculums, si les praticiens n'utilisent pas de spéculum à usage unique.

Le  LIEN s'oppose au déclassement de ces dispositifs médicaux classés actuellement comme dispositifs "semi-critiques " c'est à dire en contact avec des muqueuses,  en catégories dite  "non critique" , ainsi que l'idée en a effleuré certains, c'est à dire comme un stétoscope, ( et l'on sait bien que les stétoscopes ne sont hélas pas ou rarement désinfectés entre deux patients), ce type de déclassement serait tout simplement une déclaration d'hostilité envers les patients.

Ce n'est pas parce que certains conducteurs grillent les feux rouges qu'il faut les mettre tous à l'orange.

Le LIEN refuse que l'on mette en balance la sécurité infectieuse des patients et la rentablité d'un acte.

Que cette polémique ne fasse pas oublier qu'avant tout, une échographie endocavitaire, vaginale comme rectale, doit être un acte nécessaire, dont la justification relève de la réflexion "bénéfice-risque". Tout acte inutile est dangereux quand il s'agit d'atteinte à l'intégrité d'autrui pour nécessité médicale.

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