06/02/2008

Toulouse, Epinal, Lyon Sud et tous ceux que l’on ne veut pas savoir….

Tandis qu’à Epinal,  les autorités administratives et professionnelles  s’entendent sur la suspension d’exercice de deux médecins considérés comme coupables-responsables de surexposition en radiothérapie, à Toulouse, Claude Evin , ancien ministre de la santé, est chargé par Roselyne Bachelot-Narquin d’assurer la direction et le bon fonctionnement d’un comité de suivi et d'indemnisation pour accélérer l'indemnisation des victimes et organiser le suivi des patients.

La suspension d’exercice est habituellement une mesure conservatoire pour éliminer les dangers immédiats. S’il existe des établissements où, habituellement les mesures de sécurité envers les patients pris en charge sont les plus strictes, ce sont bien les établissements qui ont vécu une crise. La pré désignation de coupables, est peut-être nécessaire sur le plan psychosocial mais la vraie question est ailleurs, elle est dans le système qui facilite ce genre de dérive.

De même, où que soient le victimes de sur exposition, il est urgent de les prendre en charge, d’assurer leur suivi et de réparer, le dommage qu’ils ont injustement subi.

Il n’empêche, une fois de plus le LIEN pose la question du système dans lequel de telles errances médicales peuvent prospérer.

Les centres habilités à dispenser des soins aux patients seront-ils enfin un jour justement évalués ?

Les grandes causes de dysfonctionnement des organisations de soins sont connues depuis longtemps : prescriptions erronées, utilisations de personnels non compétents et compressions d’effectifs notamment la nuit, mauvaises tenues des dossiers, mauvaises transmissions,  non déplacements des médecins de garde hospitaliers, carences de management.

Chaque directeur d’hôpital a les moyens de savoir ce qui se passe dans ses services et les directions des soins n’interviennent pas suffisamment dans les organisations qui relèvent de leur responsabilités.

Nos établissements de soins sont, depuis 10 ans déjà,  soumis à une évaluation de leur qualité à travers les procédures d’accréditation puis de certification. Il serait grand temps de dépasser l’intention pédagogique de ces procédures pour qu’elles deviennent une véritable évaluation des pratiques en regard de la sécurité des patients.

Comment se fait-il que la question des prescriptions écrites, lisibles et identifiables en regard du prescripteur  ne soit toujours pas réglée dans bon nombre de services d’hospitalisation? Comment se fait-il qu’après 10 ans d’accréditation, les glissements de tâches de professionnels confirmés vers des incompétents non formés, non diplômés, perdurent?

Comment se fait-il que, dans toute  la France , les responsables d’hygiène se plaignent de ne pas avoir les moyens de faire respecter les bonnes pratiques et les recommandations des CLIN ? Comment se fait-il que les dossiers de patients soient aussi mal tenus, comme en témoignent ceux que le LIEN  reçoit ?
Et  malgré ces dysfonctionnements sérieux qui exposent les patients à bon nombre de préjudices, ces établissements ne font que très exceptionnellement l’objet d’intervention des autorités et tutelles dont ils dépendent.
Et lorsque par hasard, les experts visiteurs de l’accréditation ont bien fait leur travail, lorsque leurs constats n’ont pas été « rabotés et édulcorés » par la commission du rapport et qu’une ou deux réserves majeures sur la sécurité des patients ont été rendues publiques,

comment se fait-il alors que ces établissements peuvent encore présenter en CROSS des demandes d’extension d’activités, avant d’avoir remis en ordre leurs organisations ?

et que leurs directeurs puissent bénéficier de promotion au mépris d’évaluation négative sur la sécurité des patients ?

Nos établissements sont en général bien équipés et nos personnels, nos médecins sont bien formés. Alors ?

Il est urgent de mettre en place une vraie méthode d’évaluation de la sécurité des patients dans tous les établissements, de reconnaître et récompenser ceux qui travaillent bien et de contraindre les autres à respecter les normes et bonnes pratiques.

Il n’est peut-être pas si raisonnable de laisser aux seuls professionnels de santé  le soin de s’évaluer entre eux.

Il est peut-être temps aussi de créer quelque part, au ministère, à  la HAS ou ailleurs, une direction opérationnelle de la sécurité des patients, réunissant  en un même lieu et dans une même visée, les efforts et expériences des professionnels, des patients et des financeurs.

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