29/02/2008

Chacun son "Nevada"!

Sida et hépatites B et C :

Après la révélation de pratiques de soins à risques dans une clinique, centre d’endoscopie du Nevada du Sud, les autorités de santé rappellent 40 000 patients concernés, certains  opérés entre  mars 2004 et janvier 2008, susceptibles d’être victimes d’une possible contamination par les virus de l'hépatite B ou C et du sida.

Une campagne d'information vise à  engager les patients à se faire connaître par l’intermédiaire de leur médecin pour subir des tests.

Alerte :

Trois cas détectés en janvier 2008  d’hépatite C sous forme aigue en janvier ont provoqué l’alerte. Trois autres patients infectés localisés, portent ce total à six, trois fois plus que la moyenne annuelle des cas enregistrés dans la région de Las Vegas.

Parmi ces cas de patients infectés VHC, cinq  d’entre eux avaient subi des anesthésies le même jour dans le centre mis en cause ; l'administration en a déduit que la clinique avait des "méthodes à risque » ; en létat actuel de l’enquête, les pratiques concernent les procédures d’anesthésie. «l'enquête a mis en évidence la réutilisation de seringues, et l'utilisation de doses individuelles d'anesthésiant sur plusieurs patients».

La poursuite de l’investigation fait apparaître que les risques de contaminations concerne  l’ensemble des patients  qui ont reçu des soins pendant la période suspecte. Les patients concernés sont plus particulièrement  exposés au risque de transmission de l’hépatite C

Dans un communiqué, les responsables expriment leurs regrets : "Nous voulons exprimer notre profonde préoccupation aux nombreux patients qui ont placé leur confiance en nous pendant toutes ces années (...) nous avons pris des mesures pour que (ces faits) ne se reproduisent plus jamais" mais la clinique n'a pas expliqué comment son personnel avait pu pratiquer, et pendant si longtemps, des méthodes en violation avec toutes les règles sanitaires ou de bon sens.

Les leçons de l’expérience :

Ne jetons pas d’anathème sur le Nevada et tirons les leçons de cette crise qui touche un pays dit « développé » riche et où les patients payent chèrement leurs soins.

Balayons devant notre porte et auditons nos services où chaque jour des pratiques à risque, prospèrent dans l’indifférence générale des cadres, directeurs d’établissements de soins et parfois chefs de service.

Oui, nous devons, nous les patients, chaque fois que nous pouvons prendre la parole, dans les commissions, congrés et réunions, promouvoir l’audit de sécurité des pratiques pour garantir la sécurité de nos soins.

Les causes majeures responsables de sinistres médicaux graves sont connues ; elles doivent être traquées sans relâche, débusquées et corrigées.

De quoi s’agit-il ?  il s’agit en milieu hospitalier de ces prescriptions faites en dépit du bon sens, verbalement, illisibles, raturées au mépris de la sécurité des patients ou en abrégées. Devine qui pourra ! (exemple : perf =GV – qui peut dire ce que cela signifie ? cela se termine par le décès d’un bébé) . Non! les infirmières ne doivent plus exécuter des prescriptions douteuses et les directeurs doivent se positionner et les aider dans ce combat !

Il s’agit aussi de ce que l’on appelle des « glissements de tâches »  entre professions au détriment de la sécurité des patients et dans l’indifférence du management qui dérape.

Il s’agit encore du non respect des règles d’hygiène de base. Lorsque des soignants arborent en service de chirurgie des bijoux et breloques en tout genre, transportant ainsi de pansement en pansement, de patient en patient, des germes hospitaliers, c’est INACCEPTABLE . et Que fait le management ? Il n’ignore pas la situation mais la cautionne.

Il s’agit encore du non respect des règles de stérilisation et décontamination des matériels réutilisables. L’endoscopie est particulièrement déficiente à cet égard, notamment en matière de traçabilité des procédures et rangement des endoscopes, sans compter les zones interventionnelles où l'on ne prend pas plus de précaution avec les patients que dans une salle d'attente.

Solutions ? peut-être une réforme des études de directeurs d’établissements de soins ( école de Rennes), des études de cadres de santé et des études de directeurs de soins pour redonnre leur vrai sens à ces fonctions et leur insuffler du courage politique.

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