07/03/2007

24 revendications "pour aller plus loin et plus vite"

Un article de Pia Hémery publié en ligne sur hospimedia.fr/

12.02.07 - HOSPIMEDIA - L’association de lutte contre les infections nosocomiales, le LIEN, qui souffle cette année ces dix bougies, a reçu vendredi 9 février un beau cadeau de la part du ministre lors de la clôture des 1ers Etats généraux sur le sujet. Xavier Bertrand a en effet assuré que toutes les revendications, présentées à cette occasion au grand public dans le cadre de la déclaration de Paris, sont "en passe d’être engagées".

Les infections nosocomiales n'ont rien d'une affaire classée ", argue Alain-Michel Ceretti, fondateur du LIEN, association de lutte contre les infections nosocomiales organisatrice des premiers Etats généraux, qui se sont déroulés les 8 et 9 février. Aujourd'hui, l'association dresse un bilan mitigé de la situation et évoque " une réalité contrastée ". Des progrès ont effectivement été réalisés en dix ans, admet l'association, qui ajoute que " les bons résultats sont aussi le fruit d'une réelle volonté politique de droite comme de gauche ". Toutefois, poursuit-elle, les malades sont angoissés face au risque infectieux, les médecins craignent la montée des contentieux, les établissements essaient de s'améliorer sans réelle contrepartie et les pouvoirs publics organisent la transparence sans une totale compréhension des professionnels de santé. Insatisfait de la situation actuelle, " le LIEN estime qu'il faut aller plus loin et plus vite ". Il a donc donné vendredi le coup d'envoi de la déclaration de Paris, un manifeste déclinant en 24 points les revendications et les mesures attendues par le LIEN. L'association y dévoile un " véritable programme d'une politique nationale de sécurité des soins ", a indiqué Claude Rambaud, présidente de l'association : elle propose de renforcer les contrôles et de sanctionner les plus récalcitrants. Inversement, elle préconise de récompenser les établissements engagés dans la sécurité des soins. Elle soutient le débat avec les directeurs d'établissements et les maires, souhaite le développement de vrais cursus d'hygiène pour les professionnels de santé et encourage la recherche médicale dans ce domaine.

Les engagements du ministre

Vendredi, en clôture des Etats généraux, Xavier Bertrand a répondu, point par point, aux 24 revendications de l'association. La création d'une spécialisation " infirmière hygiéniste " et des postes associées seront discutées avec l'Education nationale, a-t-il déclaré. Le ministre attend également pour le 15 mai prochain les propositions du Pr Jacques Fabry du CCLIN Sud-Est concernant la formation à l'hygiène et à la prévention des infections liées aux soins. A partir de 2007, poursuit-il, la fonction des gestionnaires de risques sera davantage rendue visible et leurs recommandations mieux reconnues. Des objectifs d'amélioration de la lutte contre les infections nosocomiales seront adaptés à chaque établissement dans le cadre des contrats d'objectifs et de moyens. Pour l'indemnisation des victimes, l'incapacité temporaire de travail sera requalifiée en incapacité temporaire totale fonctionnelle et le seuil d'incapacité permanente partielle sera abaissé de 24% à 20% afin d'élargir le champ de l'indemnisation (publication d'un décret fin mars). Un recours accéléré devant l'autorité de tutelle sera également mis en place pour faire face à l'absence de communication du dossier patient... Et le ministre d'outrepasser les requêtes de la déclaration de Paris. L'ONIAM, a-t-il annoncé, proposera une prise en charge forfaitaire de 700 euros pour les victimes. Xavier Bertrand a également exprimé un souhait de transparence sur les assurances et annoncé un élargissement du programme de lutte contre les infections nosocomiales vers les EHPAD, par l'intermédiaire de l'observatoire du risque infectieux gériatrique.

 

Vers des indicateurs de résultats

Par ailleurs, au cours d'une table ronde organisée sur le thème " la nécessité de transparence ", Gérard Vincent, délégué général de

la FHF

s'est prononcé en faveur des tableaux de bord et de leur publication. Ils contribuent, selon lui, à suivre les politiques mises en place et constituent un moyen de faire rendre des comptes à l'ensemble des acteurs. Dans cette logique de transparence,

la FHF

ouvrira en juin prochain un site Internet grand public d'information pratique baptisé Hôpital.fr. Qualifiés d'" embryonnaires ", les indicateurs doivent néanmoins évoluer, a-t-il précisé. Un point de vue que partage

la FHP.

" Nous sommes pour les indicateurs et leur publication car ils représentent un gage de progression de la qualité ", a affirmé Roger Ken Danis, président de

la Fédération

de l'hospitalisation privée. Néanmoins,

la FHP

reste dans l'attente car les indicateurs définis aujourd'hui ne sont que des indicateurs de moyens. C'est pourquoi, la fédération privée a lancé une expérimentation sur des indicateurs de résultats, dans la perspective d'un tableau de bord des taux d'infections nosocomiales par pathologie. Pour cela, une dizaine de groupes homogènes et comparables ont été définis et sont testés dans les cliniques volontaires.
" Un indicateur de moyen, c'est bien. Un indicateur de résultats, c'est mieux ", consent Jean Desenclos, responsable du département des maladies infectieuses à l'INVS. La difficulté réside dans sa définition car, ajoute-t-il, " il faut qu'il soit équitable entre chaque établissement ". Et de préciser que l'indicateur n'est " qu'un élément de réponse ". Selon lui, il faut en sus " un engagement politique avec des moyens et une évaluation ". L'indicateur n'est pas " à lui seul " la réponse aux attentes en termes de sécurité et de qualité des soins, insiste Pierre Parneix, responsable du CCLIN du Sud-Ouest. " Mais il y contribue de façon significative, conclut-il. Les tableaux de bord ont ainsi permis de décrisper, d'informer et de rétablir le dialogue avec les usagers

Pia Hémery – Hospimédia

10 ans de progrès

Les Français ne réclament pas le " risque zéro " mais exigent le " mépris zéro ", rappelle le LIEN. En effet, bon nombre de contentieux ne sont pas justifiés par une demande d'indemnisation mais bien par une demande d'explication, constate l'association. Le ministre a d'ailleurs suivi cette logique en organisant la transparence et l'information des usagers (cf. dossier du 08/09/2006 : " Infections nosocomiales - Les autorités jouent la carte de la transparence "). Il a ainsi établi un tableau de bord des infections nosocomiales basé sur 5 indicateurs et dont les résultats sont présentés sur le site officiel Platines (cf. article du 19/01/2007 : " Lutte contre les infections nosocomiales - Les établissements passés au crible des indicateurs "). Il a également installé la mission nationale d'information et de développement de la médiation sur les infections nosocomiales baptisée " IDMIN " (cf. article du 08/03/2006 : " Mission d'information et de médiation sur les infections nosocomiales - Renouer le dialogue sur les risques "), dont le centre d'appel Infonosocomiale Ecoute (0810 455 455) a traité en 2006 4950 appels, recueilli via son site plus de 600 courriels et témoignages, orienté 450 usagers vers des structures de médiation locale, analysé en profondeur 85 dossiers et assisté 27 médiations.
P.H.

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