10/02/2007

La Déclaration de Paris - 2007

La sécurité du patient, une priorité politique

Les infections ne concernent pas seulement les hôpitaux mais tous les lieux où sont pratiqués des actes de soin. L e LIEN reconnaît que c’est grâce à la mobilisation d’une poignée de pionniers, investis dès 1988 pour organiser la lutte contre les infections nosocomiales notamment à travers les CLIN, C.CLIN, CTINILS et INVS, qu’une amélioration est mesurable aujourd’hui.  Les usagers, partenaires de la lutte, souhaitent poursuivre le combat et proposent la mise en œuvre d’un certain nombre de mesures immédiates qu’ils estiment indispensables.

24 Revendications pour 24 mois

Formation

1 - L’hygiène et la prévention des infections liées aux soins feront l’objet d’un enseignement spécifique dans les études médicales initiales des médecins et de tous les soignants dés le début de leur formation.

2 - En matière de formation continue, la formation à l’hygiène de tous les personnels soignants intervenant auprès des patients et des praticiens de ville sera rendue obligatoire et effective.

3 - Un diplôme d’Etat de spécialité d’infirmier (ère) hygiéniste sera mis en place et suivi de création de postes (avec équivalence possible des diplômes universitaires - D.U.).

Education

4 - L’hygiène et les gestes de prévention des infections en collectivités seront intégrés dans le cursus scolaire dés la petite enfance.

5 - Des campagnes d’information et éducation du public sur l’hygiène de base seront régulièrement organisées et relayées par les associations.

Prévention et gestion des risques

6 - L’indépendance du responsable de la gestion des risques et de la sécurité des soins dans les établissements de santé sera garantie statutairement et par la réglementation.

7 – Le gestionnaire des risques disposera d’un cadre d’intervention identique à celui de la sécurité des personnels, lui permettant de suspendre une situation de soin dangereuse pour le patient avec droit d’alerte et de suspension d’activité.

8 - Chaque lit de patient, chaque local de soins et de consultations sera équipé d’un point de lavage des mains ou d’un distributeur de solutions antiseptiques. Les chariots de soins et de dossiers seront équipés de distributeurs de solutions antiseptiques. L’existence de cette pratique sera intégrée aux tableaux de bord*.

Prise en charge

9 - Des centres de références de prises en charge des patients atteints d’infections nosocomiales ostéo-articulaires seront mis en place selon un cahier des charges défini par les sociétés savantes.

10 - Des praticiens référents infectiologues ou microbiologistes seront désignés dans chaque établissement de santé et consultés pour toute infection compliquée notamment en cas d’infections liées à l’implantation de dispositifs médicaux. Le nom du praticien référent sera inscrit dans le livret d’accueil et affiché sur le tableau d’entrée de l’hôpital. Ces éléments seront intégrés aux tableaux de bord des infections nosocomiales.

Information, transparence

11 - La médecine de ville rentrera dans la boucle du signalement des infections nosocomiales et sera impliquée dans le suivi post opératoire des patients pour la surveillance des signes infectieux.

12 - Le patient victime d’une infection nosocomiale à signalement obligatoire sera informé du signalement le concernant. Cette information fera l’objet d’une traçabilité dans son dossier.

13 – Le patient rentrera dans la boucle du signalement des infections nosocomiales ; il pourra faire remonter, au responsable de gestion des risques de l’établissement de santé, toute déficience constatée en hygiène ou toute pratique qui lui parait dangereuse.

Evaluation et surveillance

14 – La notation et l’avancement de carrière des directeurs d’établissements de santé intégreront les résultats des tableaux de bord, si aucune amélioration n’est constatée sur 2 années consécutives.

15 - La sinistralité des accidents médicaux dans chaque établissement de santé sera évaluée par pôle ou par établissement et publiée par la Haute Autorité de santé.

16 - Praticiens et soignants respecteront le principe de tolérance zéro pour le port de bijoux ; le port d’un badge « demandez-moi si je me suis lavé les mains » sera mis en place dans tous les établissements de santé pour les personnels en contact avec des patients et cette mesure sera intégrée aux tableaux de bord* des infections nosocomiales.

17 - Les pratiques en hygiène en médecine libérale y compris en cabinet dentaire, laboratoire d’analyses médicales et cabinet de soins paramédicaux feront l’objet d’une évaluation par la Haute Autorité de santé.

Réparation et reconnaissance

18 – Pour l’indemnisation des victimes, selon la loi du 4 mars 2002, l'Incapacité Temporaire de Travail sera requalifiée en Incapacité Temporaire Totale fonctionnelle

19 - Le seuil d’Incapacité permanente partielle permettant l’indemnisation pour aléa thérapeutique sera abaissé à 20%.

Démocratie sanitaire

20 –Accès au dossier médical : Un recours accéléré devant l’autorité de tutelle sera mis en place pour faire face à l’absence de communication du dossier au patient.

21 - Le rapport annuel de la CRU, commission des relations avec les usagers et de la qualité de la prise ne charge, rendra compte des délais de transmission des dossiers aux patients, et les résultats seront intégrés dans les indicateurs de performance des établissements.

Moyens économique de la lutte

22 – La tarification de chaque établissement prendra en compte les efforts fournis pour lutter contre les infections nosocomiales sous forme de valorisation budgétaire. Les contrats d’objectifs et de moyens devront inclure une ligne budgétaire consacrée à cette lutte.

Recherche

23 - Les conséquences sociales et économiques des infections nosocomiales feront l’objet de travaux d’évaluation en profondeur.

24 – La recherche sur les infections nosocomiales sera inscrite comme thème prioritaire des programmes hospitaliers de recherche clinique, notamment pour évaluer la pertinence de l'utilisation systématique de tests de diagnostics précoces des staphylocoques dorés résistants à la méthicilline (SARM). * tableaux de bord : instrument d’amélioration de la qualité comprenant 5 indicateurs qui permettent à tous les établissements de santé de mesurer leurs actions dans le domaine de la lutte contre les infections nosocomiales, de faire un suivi dans le temps et des comparaisons entre les établissements. Un sixième indicateur pourrait intégrer les revendications 8,10,16.

Le 23 janvier 2009 - 22:49 jp a dit :

Il faut savoir qu'à l'heure actuelle et depuis que les directions des hôpitaux ont signé la charte d'engagement proposée par l'OMS sur l'hygiène des main lors de la journée hygiène des mains de 2008, les hôpitaux commencent à inclure dans la notation professionnelle de chacun des agents le respect des bonnes pratiques d'hygiène. Une infirmière qui s'obstine à porter des bijoux ou à ne pas se frictionner les mains verra sa note baissée.

Le 26 décembre 2008 - 18:37 Laura a dit :

J'ai eu un problème avec une infirmière qui n'acceptait pas que je lui demande pourquoi elle ne se désinfectait pas les mains avant ma perfusion. Comme cela s'est produit plusieurs fois j'ai fini par contacter le cadre de santé de l'hopital. L'infirmière a été envoyée en formation d'hygiène, mais depuis elle continue à ne pas se désinfecter les mains entre chaque patient. Et c'est une attitude qu'elle revendique avec une certaine arrogance.
Alors, on peut prendre toutes les mesures que l'on veut, si les soignants ne veulent pas les appliquer à quoi ça sert ???
Et quand on en arrive à ce point là, ne s'agit il pas de faute professionnelle ?

Bilan de toutes ces promesses :

Il n'y a toujours pas de reconnaissance pour les spécialisations en hygiène que ce soit pour les praticiens hygiéniste, les technicien biohygiénistes ou les infirmières hygiénistes...

La course aux économies de budget en cours dans certains établissements engendre une chasse aux sorcières pénalisante entre autre pour les équipes d'hygiène faisant maintenant office de pool de remplacement notamment d'infirmières ou de technicien quand il ne s'agit d'une réduction voir de suppression de postes.

La non gérance équitable des services transversaux limite considérablement les actions prévues et engendre même des abandons de projets qui pourtant sont utiles. L'hygiène ne produit pas d'activité... l'hygène est un luxe, l'hygiène mange l'activité d'un pôle, il n'y a pas de plan de budgétisation par répartition alors que l'hygiène profite à tous sur le plan des infections nosocomiales.

Les équipes d'hygiène n'ont actuellement aucun pouvoir et sont encore moins soutenues par les directions.Pour le personnel hygiéniste il est de plus en plus utopique de pouvoir rentrer chez sois le soir et de se dire que l'on a bien travaillé...

Moi qui suis jeune et en poste depuis 4 ans je suis déjà désabusé et bien déçu de la réalité des choses.

Le 23 décembre 2007 - 9:52 loget a dit :

J'ai eu trois rejets de prothèse mammaire , à l'issue de la troisième j'ai été mise en isolation pour avoir contracté un coagula négative ...Jamais intervention d'un plasticien présent dans l'établissement .Donc , 4 opérations pour revenir pire qu'au point zéro , car très mauvaise cicatrice , inesthétique avec des explications minimum et peu de paroles .
Quel recours puis je avoirPuis je avoir le numéro d'allo info santé communiqué sur france 2 pout les gens ayant contracté une infection à l'hôpital

Le 12 avril 2007 - 13:37 kina a dit :

Très bien pour le diplome spécialisé d'infirmière hygiéniste mais quand considèrera-t-on la fonction de technicien(ne) biohygiéniste a sa juste valeur?
Pour l'ICALIN actuellement que 2 points comme une secrétaire alors que cette fonction requiert un diplome de technicien de laboratoire (bac +2) complété d'une formation spécifique équivalente au DU d'hygiène de l'infirmière (Institut Pasteur de Lille, ENCPB Paris, DU Rennes...)
Les attributions du technicien biohygiéniste sont complémentaires de celles de l'infirmier, elles couvrent toute la partie environnementale (des prélèvements à la gestions des actions correctives en passant par les analyses bactériologiques et les interprétations)
et l'épidémiologie (bactéries multirésistantes, évolution des résistances bactériennes, enquêtes...); on est loin d'un travail de secrétariat!!!!!
Pour ma part j'occupe cette fonction depuis bientôt 10 ans avec le même temps de travail que ma collègue infirmière et nous n'avons aucun problème pour nous partager la tâche, à elle les soins et à moi tout ce qui est bactériologie. Ainsi nous formons une EH très O.
KINA

Le 5 avril 2007 - 20:24 Rosine RAPENEAU a dit :

Bonjour, je suis aide soigante et travaille dans une clinique médico chirurgicale. Je m'interroge sur les dangers des SHA, solutions alcoolisées, installées dans chaque chambre. Qu'en pensez-vous? merci pour votre réponse

Le 14 février 2007 - 13:30 Canoën a dit :

Des postes de professeur en hygiène et la reconnaissance de l'hygiène comme une spécialité spécifique y avez vous pensé?

Le 11 février 2007 - 23:22 ossette a dit :

Il faut oser entreprendre des choses pertinentes l'outil internet le permet en tout lieu. Si l'émergence de SIG sanitaire locaux reflet des conférences sanitaires exitait la lutte et la circulation de l'alerte serait possible.

Pourquoi ne pas le faire ??

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les etats generaux
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