21/02/2008

Les chiffres du cancer en France pour ces 25 dernières années

Communication INVS - 21 février 2008
L’évolution des cancers ces 25 dernières années en France est marquée par des divergences entre l’incidence et la mortalité. C’est l’un des constats dressés aujourd’hui à l’occasion de la publication* et de la présentation des dernières données d’incidence et de mortalité par cancer en France pour la période 1980-2005.

Alors que l’incidence a considérablement augmenté, le risque de mortalité par cancer a diminué.
En 2005, on estime à 320.000 le nombre de nouveaux cas de cancer (180.000 chez les hommes et 140.000 chez les femmes).
Chez l’homme, les trois cancers les plus fréquents sont ceux de la prostate, du poumon et du colon-rectum. Chez la femme, il s’agit des cancers du sein, du colon rectum et du poumon.
En comparaison avec la situation en 2000, en 2005, le cancer de la prostate demeure le plus fréquent chez l’homme et celui du sein le plus fréquent chez la femme. La progression a été plus importante pour les cancers de la prostate qui, avec plus de 62.000 nouveaux cas en 2005, devancent les cancers du sein responsables de près de 50.000 cas.
En 25 ans (1980-2005), l’incidence du cancer a quasiment doublé chez l’homme (+93%) et fortement augmenté chez la femme (+84%). Ces augmentations sont liées notamment à l’essor démographique et au vieillissement de la population, mais 52% des cas supplémentaires chez l’homme et 55% chez la femme sont dus à l’augmentation du risque.
Concernant la mortalité, on estime à 146.000 le nombre de personnes décédées d’un cancer en 2005 soit une augmentation de 13% depuis 1980. Cette augmentation est très inférieure à celle prévue par l’accroissement et le vieillissement de la population (37%) car le risque de mortalité a sensiblement diminué au cours de ces 25 dernières années (-24% globalement ; -29% chez l’homme et -22% chez la femme). Le cancer du poumon reste le plus meurtrier (26.624 décès en 2005) et touche majoritairement les hommes (78% des 31.000 cas en 2005). Toutefois, la mortalité par cancer du poumon diminue chez l’homme alors qu’elle augmente de façon préoccupante chez la femme entre 2000 et 2005 (+4.2% par an) en lien avec l’évolution du tabagisme.
Cette divergence entre mortalité et incidence s’explique par l’évolution croisée des cancers : les tumeurs les plus agressives (œsophage, estomac, voies aérodigestives supérieures) ont chuté ces dernières années chez l’homme en lien avec la diminution de la consommation alcoolo-tabagique tandis que les cancers de pronostic plus favorable, pouvant être diagnostiqués très précocement, ont augmenté (sein, prostate).
Le cancer du sein représente à lui seul la moitié des cas de cancer supplémentaires survenus ces 25 dernières années chez la femme. Chez l’homme, 70% des cas supplémentaires concernent la prostate. Pour ces deux cancers, la modification des pratiques médicales et l’augmentation de l’activité de dépistage ont joué un rôle majeur dans le diagnostic croissant de ces maladies. Notons que le bénéfice de l’extension du dosage de PSA en population générale, responsable de l’augmentation de l’incidence des cancers de la prostate, n’a pas été scientifiquement démontré.
* Publication des données sur le site de l’InVS ( ( http://www.invs.sante.fr/surveillance/cancers ) et prochainement dans la Revue d’Epidémiologie et de Santé Publique.

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